Le Cavafis des poemes historiques, fascine par la periode hellenistique ou la Byzance medievale, et le Cavafis des poemes amoureux, obsede par la beaute masculine et les plaisirs de sa jeunesse, ne sont qu’un seul et meme poete : le passe, qu’il soit lointain ou proche, reste pour lui eternellement present ; et la ville ou il vecut, Alexandrie, ne cesse de hanter son ?uvre.
Alexandrie n’est jamais decrite. Pas de couleur locale ici, ni d’images, ni de grands elans lyriques, mais une retenue, un depouillement extremes, une melancolie, une ironie diffuses, une magie sonore impalpable.
Cavafis est desormais traduit, commente, celebre un peu partout dans le monde. Et pourtant, savourant aujourd’hui ces vers lentement muris, patiemment decantes comme des alcools anciens, on croit etre encore a l’epoque ou un poete obscur les distribuait sur des feuilles volantes a quelques amis ; ces poemes illumines de leur gloire, tombes dans le domaine public, n’en continuent pas moins de parler au lecteur a mi-voix, lui confiant des secrets infiniment precieux.
edition bilingue
Il a invente une modernite qui lui est propre, d’une elevation si triste et depouillee que son ?uvre transcende sa langue et son siecle.
— Robert Fitzgerald
Po`ete et Traducteur
L’un des plus grands, le plus subtil en tous cas, le plus neuf peut-etre, le plus nourri pourtant de l’inepuisable substance du passe.
— Marguerite Yourcenar
Ecrivaine